Ils sont marrants ces Allemands. On n’entend plus parler d’eux pendant six ans et ils reviennent, l’air de rien, en nous assénant une putain de claque electro-orgasmique. Le plus drôle dans cette affaire, c’est que l’on s’attendait à un album de cette trempe de la part de Modeselektor. Finalement ces derniers ont délivré, fin 2011, un 3ème LP qui, dans son ensemble, n’a pas convaincu grand monde. Drôle et ironique puisque c’est sous les tuiles de Monkeytown, le label de Modeselektor, que Jan St. Werner et Andi Tomas, alias Mouse On Mars ou Mom pour les plus intimes, se sont réfugiés.
Déjà considéré comme le meilleur labeur des deux hommes depuis leur « Idiology » de 2001, « Parastrophics » recèle un festival de killer-beats, de rythmes saccadés et de basses puissantes qui te prennent à deux mains et te secouent le bide et la cervelle frénétiquement tellement tu t’y attendais pas. Tout au long de ce disque, Mouse On Mars démontre à tous ses contemporains que le projet a évolué au fil du temps, sans tomber dans la caricature du vieux groupe des années ’90 qui s’accroche tant bien que mal à sa carrière en s’attaquant pathétiquement au genre dominant. Bien au contraire. Le duo originaire de Düsseldorf fait la nique aux petits jeunes, Modeselektor en tête (« They Know Your Name »). On pense même parfois à du Hudson Mohawke (« Gearknot Cherry », « iMatch ») ou du Rustie (« Polaroyced »), la sophistication des vieux loups en sus. Y'a même un arrière-goût d'Aphex Twin là-dedans. Après s’être pris tout ça dans les oreilles et la tronche, ne reste plus qu’à lever du poing et affirmer dur comme fer que « Parastrophics » est ZE album électro de ce début d’année.
A voir de plus près pendant les Nuits Botanique, le 15/05 (Orangerie)