Deuxième maxi CD pour cette formation bruxelloise drivée par Cloé Defossez, chanteuse, guitariste, pianiste et compositrice du groupe qui avoue puiser son inspiration dans ses voyages au bout du monde, ses rencontres et ses nuits blanches partagées avec sa guitare. Ce qui frappe d'abord dans la musique de Clover's Cloé, c'est la structure classique de la chanson qui enrobe le format pop. Il y a bien une batterie, quelques samples et puis deux guitares. Une acoustique et une électrique. Sans oublier la contrebasse aux accès paradoxalement jazzy. Mais la présence du piano, d'une clarinette et surtout d'un violon (NDR : tenu par Jean Richelet, premier prix de conservatoire) balise inévitablement cette structure. Ce qui n'est pas un obstacle en soi. Au contraire. Et se révèle même agréable au contact légèrement new wave de " Fast fast (the lovers of the sky) ", ou encore du mélancolique " Out of time ", réminiscent de l'album intimiste de Kristin Hersh, " Strange angels ". Les deux derniers titres de ce maxi CD épousent, cependant, un profil beaucoup plus minimaliste. Presque lo fi, à l'instar d'une Mary Timony, voire d'Ani DiFranco. Comme sur " Bay-fall ", lorsqu'elle colle sa voix douloureuse aux accords plaqués, écorchés, de sa guitare et aux drums tribaux. Et lorsque pour " No matter ", elle accompagne uniquement sa voix intimiste, chargée d'émotion, de son piano sonore, c'est alors à Tori Amos que l'on se met à penser. Dommage que la production soit un peu terne ; sans quoi, avec un peu plus de maturité, Clover's Cloé pourrait, d'ici quelques mois, devenir la bonne surprise de la scène pop/rock belge…