Voilà un autre vétéran de la scène blues anglaise. Ce chanteur guitariste s'était révélé au sein de la 2ème division du british blues, à la fin des 60s. Il était alors le leader de Killing Floor, une formation du sud de Londres qui sortit alors deux albums. Depuis fort longtemps, Clarke fait sa carrière personnelle avec pas mal de bonheur. La bonne poignée d'albums commise sur le label allemand Taxim en témoigne. De manière surprenante, Mick est très populaire dans le Nord Ouest américain. Cela lui valut de sortir un album, sur le label Burnside.
"New moutain" est dans la lignée des précédents. Il consomme un boogie blues bien électique, inspiré par le Chicago blues. Mais au contraire de Rod Price, Mick compose l'essentiel des titres de cet album. Il a bénéficié du concours de quelques grosses pointures. Tout d'abord, l'excellent claviériste, Lou Martin. Ex Killin' Floor, ce fidèle compagnon était également un ancien familier de Rory Gallagher. Mais également Chris Sharley, à la batterie et Ian Ellis, à la basse. Ian est également un vétéran, puisqu'il fit notamment partie du Savoy Brown.
L'album débute par "Restless". Un blues rock rapide, classique, abordé dans l'esprit de Mick Clarke. "Honey do" est tout à fait excellent. Très proche dans la démarche de Rory Gallagher, il devrait ravir les nombreux fans de ce mythe trop tôt disparu. La guitare s'envole vers des sommets, escortée par les arpèges gouailleurs de Martin. Et l'ombre de Gallagher est encore plus présente tout au long de "Bed of nails". J'en ai encore le frisson! Une impression renforcée par le rapide "Gettin' round to it". Parmi les quelques reprises, soulignons le "See see baby" de Freddie King et "You gonna miss me" de Muddy Waters. Un blues lent, savoureux et poignant, irradié par le jeu aux ivoires de Lou Martin. Cet opus met constamment en valeur le talent de guitariste de Mick. Toujours d'attaque, jamais lourd ni encombrant. Comme sur la plage titulaire, "New Mountain". Mick signe aussi un hommage acoustique au géant du blue, "The howlin' wolf". A nouveau unplugged, il se révèle proche de Django Reihnardt sur "Singapore Strut". Un bon album!