Sixième album en quinze ans de carrière pour le trio new-yorkais. Et pas de souci, la voix de Matthew Caws est toujours aussi envoûtante…
Et oui, quinze ans déjà que Nada surfe (mmh… facile !) sur la vague rock alternative américaine. On leur doit par ailleurs quelques ‘classiques’ incontournables comme « Always Love », « Whose Authority » ou encore l’hyper médiatisé « Popular ». Succès entièrement mérité pour ce band bien accepté de ce côté-ci de l’Atlantique, principalement en France car Mattew, à la guitare et au chant ainsi que Daniel Lorca, préposé à la basse, se sont rencontrés au lycée français de New York ; donc se débrouillent plutôt bien pour parler la langue ‘hexagonale’. Ne baser son succès que sur ce détail serait vraiment une injustice flagrante. En effet, en plus d’être capable d’échanger (et ils le font en toute simplicité) avec son public anglophile ou francophile, Nada Surf est responsable d’une musique pop hyper dynamique, bien léchée et entraînante à souhait. La section rythmique endiablée, d’une efficacité redoutable, n’y est sans doute pas étrangère. Les 10 morceaux (seulement) insufflent une grosse énergie à celui qui tend l’oreille vers cette plaque de grande qualité où spontanéité et naïveté font bon ménage.
Ce nouvel elpee fait suite à un léger creux qui a quand-même duré quatre longues années. Hormis, « If I had a Hi-Fi », un opus composé exclusivement de reprises et publié en 2010, il fallait remonter à 2008, pour retrouver la trace d’un elpee studio. « Lucky » paru en 2008. Il suivait « The Weight is a gift » en 2007 et « Let go », en 2002. Nada Surf renoue ici avec une bonne vieille habitude : proposer une musique immédiate qui vous charme instinctivement. Les New-yorkais sont de retour et très heureux de nous le faire savoir. En dix plages, dix chansons pop échevelées et harmonieuses Mattew, Daniel et Ira Elliot sonnent le rappel des troupes.
Grâce à une production impeccable due à Ric Ocasek (NDR : Cars) et une instrumentation à la hauteur, c’est une nouvelle fois un album frais et inventif que nous livre le combo américain. C’est ce côté festif d’une musique hyper accessible et pas compliquée qui garantit une pérennité à ce groupe où le talent est inversement proportionnel au nombre de ses musiciens…
Tendez donc un peu l’oreille à « Jules and Jim », hommage à Truffaut, ou encore « The Moon is calling » (et la liste n’est pas exhaustive), splendide ballade pop/rock imparable ; en un mot, laissez-vous tenter et en y mettant le petit doigt, c’est le bras entier qui sera dévoré par ce trio diabolique. Excellent ! Un album de grande facture ! Un des meilleurs de la discographie du groupe. Un concentré de bonheur !