Au fil du temps, ce jeune chanteur/guitariste prend de la bouteille. « Seventh hour » constitue déjà son septième elpee officiel. En règle générale, pour enregistrer ses albums, le Canadien bénéficie du concours d’invités prestigieux comme Kim Wilson, Charlie Musselwhite, Hubert Sumlin, Junior Watson ou encore Charlie Baty. Ce nouvel elpee est bien celui de la maturité, car lors des sessions d’enregistrement, il n’a pas reçu la collaboration de grosses pointures. Simplement son backing group habituel. Soit le drummer Jeff Asselin, le bassiste Marc Decho et le claviériste Jesse Whiteley. Et il faut reconnaître qu’un gratteur de cette trempe n’a pas vraiment besoin de partenaire aux cordes pour exceller.
Non seulement JW est beau gosse, mais il est particulièrement élégant dans son costume trois pièces. Suffit de regarder la pochette pour s’en convaincre. Cet opus est de toute bonne facture. Il ne souffre d’aucun point faible. Les compos sont particulièrement solides. Jones ne s’abandonne jamais dans la facilité. Sa voix n’a jamais été aussi affirmée et autoritaire et son jeu sur les cordes est le plus souvent remarquable. La classe!
“Ain’t gonna beg” est une bonne mise en jambes. Une plage bourrée de charme et de potentiel. La première sortie des cordes est victorieuse. JW distille les notes nécessaires et indispensables pour propager une tonalité lumineuse. “Let it go” est également imprimé sur un tempo assez élevé, pendant que l’orgue Hammond tapisse confortablement le décor sonore. Le flux et le reflux de la guitare permet de libérer des notes meurtrières. Le climat devient carrément torride sur “In a song”. Evoluant sur un rythme convulsif, “You got caught” rappelle les bonnes compos signées par la paire Leiber/Stoller. Les cordes s’envolent. On a l’impression d’être plongé dans un film tourné dans le Far West! Plage soul/r&b, “All over again” est hanté par l’esprit de Memphis. A cause de l’orgue Hammond. Jones s’y sent comme un poisson dans l’eau. Jeremy Wakefield participe quand même à deux pistes. Il a ramené sa lap steel guitar. Ce grand spécialiste du western swing est dans son jus tout au long de “Heartbreaker”. L’échange entre les deux gratteurs est de haute volée. En finale, Jeremy remet une couche de lap sur un rockabilly. En l’occurrence, le “So long I’m gone” de Roy Orbison. On épinglera encore “Do for you”, un impeccable Memphis blues à la sauce Albert King et la reprise saignante du “I’m tryin” de Little Milton, une piste davantage inspirée par Albert Collins! “Seventh hour” confirme tout le bien que l’on pensait de JW Jones. Un des meilleurs albums de l’année 2012, c’est une certitude !