Si pour vous marketing rime avec compilation (ce que je comprends), sachez que quelques directeurs artistiques ne prennent pas votre porte monnaie pour une vache à lait. A l'instar de Warp, ou plus récemment de Talking loud, les Allemands de Kitty Yo se fendent de leur compile rétrospective. A franchement parler, lorsque la structure naquit en 1994, on ne pouvait imaginer ce qui allait suivre. En fait, embrumé par une poignée de post rockeux un peu lourdauds répondant aux doux noms malhabiles de Surrogat, Kerosin ou Go Plus, le label peinait encore à trouver son identité. Heureusement, dans un registre autrement plus intéressant, Tarwater ou To rococo rot commençaient déjà à pointer le bout du nez. Et si aujourd'hui, ils tirent leur épingle du jeu, c'est en laissant la tristesse s'éprendre du synthé analogique voire kraftwerkien, afin de construire de minuscules ritournelles aux vocaux monocordes et lascifs. Indéniablement, voilà la marque de fabrique Kitty Yo qui prendra définitivement forme dès 1998, lorsque l'excentrique Gonzales l'habilla de parures ubuesques plus chaudes et amples. En quelque sorte le passage réussi de la jeunesse à la maturité, constat que peu de labels actuels peuvent se vanter d'avoir accompli avec autant de tenue. Chapeau bas !