Quinze années que cet ensemble yankee, de Dayton dans l'Ohio pour être plus précis, végète dans la zone crépusculaire de l'underground. Quinze années qu'il aligne des albums aussi remarquables les uns que les autres, mais au succès plus que confidentiel. " Do the collapse " constitue son onzième opus ! Une situation qui a malheureusement joué sur le moral des membres du combo, engendrant d'inévitables remaniements de line up. Le plus notoire demeurant, assurément, le départ de Tobin Sprout, décidé à tenter sa chance en solitaire. Heureusement, Robin Pollard, le chanteur/compositeur/guitariste est toujours bien au poste. Il a même eu le nez creux en demandant à Ric Ocasek de se charger de la production du disque. L'ex leader des Cars y apporte même son concours aux claviers. Tout au long de cette œuvre, GBV dispense, avec simplicité et conviction, dix-sept chansons de garage pop mélodique, enveloppées d'une intensité blanche chatoyante, abrasive, croustillante et contagieuse, intensité caressée amoureusement par les lyrics de Robin. Et le concours épisodique d'une section de cordes ne change strictement rien au climat de ce morceau de plastique, dont l'âme semble hantée par Big Star, les Byrds, Captain Beefheart, les Beatles, et les inévitables Cars...