Il y a déjà quelques mois que le Will Oldham, aka Bonnie Prince Billy, a publié cet album. Faut dire que le barbu est difficile à suivre, tant il est productif. Prolifique certes, mais efficace. Sa discographie est colossale. Il doit avoir gravé une cinquantaine d’albums, sortis sous différents pseudonymes. Et parfois pour s’y retrouver, on a intérêt à se servir d’une boussole.
« Wolfroy goes town » s’inscrit dans la lignée générale de ses précédents elpees. Il réunit des compos à la sensibilité à fleur de peau sculptées dans un folk minimaliste. Et minimalisme est parfois un mot faible, car sur ce nouvel essai, on a l’impression qu’il l’a poussé à l’extrême. En fait, pour enregistrer cet opus, le natif du Kentucky n’a reçu le concours que d’un seul musicien, Emmet Kelly. Bref, « Wolfroy goes town » est 100% bio : guitare sèche, claquements de mains. L’électricité est quasiment absente. La valeur ajoutée de cet album serait davantage à chercher du côté des voix. Bien entendu, l’organe vocal d’Oldham est inaltérable mais c’est la présence d’Angel Olsen (avec qui il a tourné auparavant) qui fait l’originalité de l’œuvre. D’ailleurs les points d’orgue de la plaque sont incontestablement « No Match » et surtout « New Tibet », deux plages caractérisées par la merveilleuse conjugaison des deux voix qui s’élèvent en crescendo et tout en douceur.
Bonnie Prince Billy est une figure de proue du folk américain. Et si « Wolfroy goes town » n’est pas son meilleur album commis à ce jour, il tient parfaitement la route. Faut dire que pour l’instant, sur ce terrain, personne d’autre n’est capable de le concurrencer…