Chanteur, compositeur et guitariste, Colin Linden est canadien. Il a acquis sa notoriété en apportant sa collaboration à de multiples partenaires. Il a également produit des tas d’artistes, comme Sue Foley, T-Bone Burnett, Colin James et Bruce Cockburn. Des musiciens ou groupes célèbres ont interprété et enregistré ses chansons ; et notamment Blind Boys of Alabama, The Band et Keb Mo. Bluesman de cœur, il a également acquis une réputation dans les milieux folk et country. Il milite également, en compagnie de Stephen Fearing et Tom Johnson, chez Blackie and the Rodeo Kings.
Son premier album, “Colin Linden Live”, date de 1980. Un peu plus de trente ans et une dizaine d’albums plus tard, il revient à son point de départ, en publiant un live baptisé cette fois “Still live”. Il est soutenu par une section rythmique et l’organiste Spooner Oldham. Impeccable, la prise de son a été immortalisée au Douglas Corner Café, à Nashville, en octobre 2010.
L’elpee s’ouvre dans un climat très roots, par “Big mouth”, une compo qui nous entraîne à travers les pistes rocailleuses de l’Ouest profond. Puissante mais sobre, la voix domine l’ensemble. Légèrement amplifiée, la slide se fraie un chemin, en finesse. Il attaque alors la seule reprise de l’opus : le “Who’s been talking” de Willie Dixon, naguère chantée divinement par Howlin’ Wolf. L’adaptation est ici personnelle, Spooner Oldham se chargeant de napper le tout de ses interventions à l’orgue Hammond. “Between the darkness and the light of day”, “Sugar mine”, “Sinking down slow” et “Dark night of the soul” sont de très jolies ballades roots, nées d’un mélange de blues, country et folk ; et elles sont marquées par l’empreinte indélébile des cordes de l’artiste! “From the water” est du Delta blues à la Linden. Une compo subtilement ciselée par des arrangements instrumentaux et imprimée sur le tempo d’un cheval au galop. Le disque recèle quelques plages plus nerveuses, à l’instar du très rock’n’roll “Remedy”, et de la finale “Give up”. Un blues bien rythmé autorisant la slide à s’évader vers de savoureuses aventures… Le tempo est encore plus enlevé sur “Too late to holler”. Les percussions imposent leur loi. L’orgue pousse de petits cris. Un morceau dont le climat évoque les collines du Mississippi ! L’album recèle encore une plage enregistrée en studio, lors des dernières répétitions : “John Lennon in New-Orleans”. Il reflète sa vision nostalgique et poignante d’un week-end imaginaire passé en compagnie de feu le légendaire chanteur des Beatles. Une excellente tranche d’americana music!