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Shake hands with Shorty Spécial

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Sous cette étiquette se cache deux frères dont le père n'est autre que le redoutable et réputé producteur de Memphis, Jim Dickinson. Le groupe pratique un blues très roots dont le côté immédiat, direct, comme issu des juke joints et roadhouses locaux ne peut mettre en doute l'étiquette Mississipi. D'ailleurs, il traîne ça et là un côté Fat Possum qui ravira les nombreux adeptes du style. Nul doute que le père Jim avait eu le bon goût de familiariser ses rejetons aux styles aussi divers que ceux des Mojo Dixon, Willy DeVille, Replacements et autres Jon Spencer.

Le groupe existe depuis plusieurs années. Il a forgé son expérience en jouant quelques 150 concerts par an. Les titres qui composent l'album sont joués depuis bien longtemps sur scène, et c'est sans nul doute une preuve d'intelligence d'attendre cette maturation avant d'enregistrer. Luther et Cody vivent dans les collines du Nord du Mississippi. C'est là qu'ils se sont forgés leur style, à l'écoute de Fred McDowell. Mais également lors de leur rencontre avec Junior Kimbrough et R.L Burnside Deux des fils de ce dernier, Cedric et Gary sont de la partie en tant qu'invités.

La saveur boueuse du Mississippi suinte vraiment sur "Shake 'em on down", avec slide électrique et bottleneck acoustique à l'appui. Les vocaux ne sont pas le point fort. Cependant, question cordes, et notamment sur "Drop down mama" de R.L Burnside, la collision de la guitare et de la slide peut rappeler de belles tranches musicales, partagées entre Dicky Betts et Duane Allman, au sein de l'Allman Brothers Band. Ce bain sudiste se répète sur "Po' back Maddie", un boogie signé Fred McDowell. Les voix et les riffs produits sur "Skinny woman" peuvent eux, il est vrai, faire rêver aux échanges opérés entre Eric Clapton et Jack Bruce, aux débuts de Cream, avant de retomber aux mêmes références déjà citées. Et oui, un solide parfum du passé se dégage de cet album. Mais aussi un gage d'authenticité, hérité en ligne droite du Delta. A l'instar de la simplicité même de "Drinkin' muddy water" qui fait mouche. Ecoutez attentivement "Going down South". Ce titre rappelle le Cream de la grande époque. D'ailleurs, si le solo de guitare démontre l'étendue de cette spécificité, les percussions assez sauvages sont très proches du grand Ginger Baker. Il est vrai que les fils Dickinson sont renforcés par les frères Burnside et la symbiose est totale! La dernière plage, " All night long ", propose une long jam de plus de neuf minutes, passant de l'ambiance sudiste des Allman Brothers à celle plus libérée de Grateful Dead. Ah oui, j'allais oublier cette plage cachée, espèce de faire-valoir du batteur Chris Chew. Un album spontané et rafraîchissant!

 

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