Radiotones est un trio acoustique issu de Perth, en Ecosse. Une région industrielle défavorisée qui produit rarement des groupes de country blues aussi purs. Quoique la rudesse conjuguée à une certaine agressivité dans le timbre de la voix du chanteur, trahissent un mal de vivre évident.
A ce jour, cet ensemble comptait un seul album à son actif, "Gravel road". Ce nouvel opus épingle huit compositions personnelles qui s'ajoutent à des adaptations de classiques du Delta Blues. Dave Arcari chante et joue de la National steel guitare. Jim Harcus souffle dans son harmonica. Adrian Paterson assure le rythme à la basse. Et avouons-le, la production est excellente. Le son des cordes de la National est restitué avec toute la puissance et le caractère métallique que peut dégager l'instrument.
C'est gagné dès la 1ère plage, "Don't stop". Le son est dépouillé à l'extrême, les frappes sur la guitare glaciales. L'harmonica reste discret à l'arrière, avant d'éclater entre deux parties vocales arrachées à l'arrière-fond de la gorge de Dave! Et le meilleur est encore à venir. " Dry " tout d'abord. Et puis l'instrumental " Cool it ", qui permet à Jim de décoller vers le sommets. "Close to the edge" ressemble plus à un chant à boire, émanant d'un vieux pub irlandais. "Wherever I go" se goûte à nouveau près d'un comptoir. La National steel sonne comme un banjo. L'harmonica tout proche semble venir d'un lonesome cowboy du Far West. Le pub est devenu saloon. Le son du delta vient alors nous chatouiller les oreilles. Rien de surprenant dès qu'il s'agit de "Can't be satisfied" et de "Going to see the king" de Bling Willie Johnson ; de "Nobody's fault but mine", ou encore du "Preachin Blues" de Robert Johnson. Surtout lorsque la voix de Dave devient complètement graveleuse. Dans le genre, c'est un bon album !