L’Australie a également enfanté d’excellents bluesmen. Mais, le plus souvent, le blues a pris une forme plus rock, plus puissante aussi. Dave Hole en est certainement un bel exemple. Il a d’ailleurs forgé sa notoriété par son jeu brutal sur la slide. Rob Tognoni est également un gratteur énergique. Pas pour rien qu’il a intitulé cet album “Energy Red”.
Il y a plus de trente ans que cet artiste roule sa bosse sur les routes. Et s’il est parvenu à se faire respecter, il est également prêt manifester toute sa générosité. Rob est né en Tasmanie. Au cœur des 90’s, il enregistre une série d’albums pour le label spécialisé en hard rock, Provogue, dont “Stones & Colours”, en 1995. Il a aussi publié un ‘live’ pour l’écurie française Dixiefrog en 2005, “Shakin’ the devil’s hand”. Sa dernière œuvre remonte à 2010. Encore un live. Double de surcroît. Intitulée “Rock’n’roll live”, elle était parue chez Music Avenue.
Rob est âgé de 52 ans. Le premier groupe qui l’a marqué n’est autre qu’AC/DC. Des compatriotes ! Tognoni est un adepte de la formule trio. Leader, chanteur et guitariste, il ne tolère comme backing band que sa section rythmique réunissant le bassiste Frank Lennartz et le drummer Mirko Kirch. La puissance du rockin’ blues s’installe dès les premières notes de “Take you home now”. Dès qu’il en a l’opportunité, Rob écrase ses pédales pour libérer des sonorités torturées. “Boogie don’t need no rust” est un boogie rap sans grand intérêt. La machine à décibels tourne à plein régime. A l’instar de “Fire from Hell”, une plage redoutable et sauvage. Un peu de sérénité, quand même, dans cet univers frénétique : “Someone to love me”, un slow blues coloré par l’orgue de Kei Robertson. Encore que Rob y arrache les notes, les lacère, tout en maîtrisant parfaitement son sujet, néanmoins. “Blue butterfly” baigne dans la douceur mélodique. Bien construite, “Don’t love” ne manque pas de potentiel. “Queensland heat” lorgne sagement vers AC/DC. Une sagesse qui sied finalement plutôt bien à Tognoni. Et il le démontre tout au long de trois reprises. Tout d’abord, sa version attachante et bien ficelée du notoire “Can’t you see” des Doobie Brothers. Ensuite la cover du “As tears go by” des Stones. Et enfin, le “Better be home soon” de Neil Finn (Split Enz/Crowded House). Signé par l’ex-Chain (NDR : encore un Kangourou !) Matt Taylor, “I remember when I was young” est un blues shuffle à la sauce Stevie Ray Vaughan. Rob conclut cet elpee par “I wanna play an Iggy pop record today”, une plage hyper speedée, à la limite punk. Pourquoi pas?