En renouant avec l'introspection acoustique, Neil Young vient donc d'achever une trilogie qu'il avait entamée par " Harvest " en 1972, et étendue à " Harvest moon " en 1992. Pour enregistrer ce " Silver & gold ", Neil a bien reçu le concours de quelques potes. Dont les interventions minimalistes se limitent au piano, à la basse, à la steel, aux drums et aux backing vocaux. Des backing vocaux auxquels participent, tout aussi épisodiquement, Emmylou Harris et Linda Ronstadt ; Neil se réservant, bien sûr, le chant, la gratte sèche et l'harmonica. Agé aujourd'hui de 58 piges et responsable de 32 albums, Neil a voulu, en quelque sorte, faire le point, tout en jetant un regard mélancolique sur son passé. Et les dix nouvelles chansons de cet opus transpirent ce sentiment de nostalgie. Il avait bien reformé Crosby Stills Nash & Young l'an dernier. Le temps d'enregistrer un album et d'envisager une tournée mondiale. Aussi, si son " Buffalo Springfield again " n'est pas un appel du pied à ses anciens camarades, il y ressemble très fort. Neil possède toujours ce timbre vocal gémissant si caractéristique et ce sens mélodique terriblement contagieux. Malheureusement, il manque un petit quelque chose à ce disque pour atteindre le niveau de " Harvest ". Un peu comme si la magie ne parvenait pas à opérer son charme. Un peu comme si les compositions avaient un goût de " déjà entendu ". Pourtant, à mon humble avis, interprétées ‘live’, ces chansons prendraient une toute autre dimension...