En abandonnant Guided By Voices, Robert Pollard était presque devenu chronophage, multipliant les projets, en solitaire ou autres, à tel point que plus grand-monde ne parvenait à s’y retrouver. Et, surprise, il a remonté, pour célébrer l’anniversaire du label Matador, son GBV ! Qui vient d’enregistrer un 17ème album.
La discographie de GBV est fabuleusement inégale ou inégalement fabuleuse, selon. En fait sur un même opus on peut y retrouver des chansons exceptionnelles et des titres sans aucun intérêt. Alors imaginez les compos réalisées lors de sa phase expérimentale, pré-2011…
De toutes manières, depuis 1983, l’Américain et sa bande n’en ont jamais fait qu’à leur tête ; et ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont changer. Toujours aussi lo-fi, éclectique et généreux, ce « Let’s Go Eat the Factory » réunit 21 morceaux en un peu plus de 40 minutes. Les allumés de Dayton (Ohio) passent aisément du rock garage (« Laundry and Lasers ») ou psyché (« The Big Hat ») aux ballades foutraques mais hautement mélodiques (« Doughnut for a Snowman »), mais parviennent une nouvelle fois à faire foirer quelques titres, dont le single « The Unsinkable Fats Domino ». Bref, un disque qui comporte sans doute trop de plages, mais recèle plusieurs véritables pépites dont le magnifique « Waves ».
Les fans du groupe vont apprécier la réouverture de l’usine GBV. Les autres accueilleront ce long playing –qui semble réellement avoir été enregistré dans la cave du voisin– avec une indifférence polie…