Institution orpheline d’une des gueules marquantes du Rock briton, les Popes ont gardé leur verve et leur gouaille, sachant préserver au fil des ans leur identité sans pour autant remuer les fantômes du passé, ni vendre leur âme au diable (NDR : et si c’était le cas, ils l’ont négociée dans des conditions bien plus honorables).
Baptisant une nouvelle Eglise, pour abriter ses ouailles proclamées papales par feu Shane MacGowan en personne, dès 1994, Paul (Mad Dog) McGuinness tient toujours le crachoir, et entouré de ses fidèles disciples, il offre ici une mess(e) aux accents plus incisifs.
Trois années après le très bien accueilli « Outlaw Heaven », ces suppôts de quelque mystérieuse entité païenne reviennent donc les cordes entre les dents, bien décidés à mener leur croisade pro-Celtique.
Le groupe s’est réservé la production de cet elpee, mais il faut regretter qu’il sonne si propre et lorgne maladroitement vers une sorte de mainstream quelque peu américanisée.
Quelques fausses bonnes idées (le chœur Gospel de « Love Shines ») et d’insupportables gimmicks vocaux féminins (sur « In A Broken Dream », notamment) viennent ternir le propos ; néanmoins, The Popes reste un des groupes les plus iconoclastes de notre ère, et rien que pour cette raison, il mérite tout notre respect.