Inoculée dans mes veines depuis quelques mois, je gardais jalousement cette came pour moi, sans oser vous en parler, de crainte que vous ne m’en subtilisiez le moindre fragment à mon insu. Paranoïa du junkie, que voulez vous ?
Mais un album de cette trempe mérite d’être partagé.
A présent que j’ai assimilé l’évidence qu’il y en aurait pour tout le monde, je ne peux résister à la tentation de répandre cette substance comme une ligne de poudre blanche, plus explosive que ‘cocaïnisante’.
Co-fondateur de Gun Club et membre émérite des Cramps ou encore des Bad Seeds de l’oncle Nick, Kid Congo Powers met à sac une certaine histoire de la musique pour nous servir, album après album, un condensé frétillant de Psychobilly Garage aux relents Punk qui ne manque pas de piquant.
« Gorilla Rose » ne déroge pas à cette non-règle.
Intitulé ainsi en hommage à l’une des figures mythiques d’un mouvement de performers non moins mystiques, le troisième opus de cette joyeuse bande d’allumés sonde les délires sous Peyolt d’un rock hanté, obsédant et sexy en diable.
Accueillant au sein de sa formation un nouveau membre au drôle de nom d’oiseau (Jesse ‘The Candyman’ Roberts), le Kid semble au meilleur de sa forme après cinquante années passées à arpenter la surface de cette terre.
En ressortent quelques titres de haute volée sur la durée d’un album annihilant la notion du temps.
Piégeant l’auditeur afin de l’entraîner au sein d’un désert où poussent des cactus gorgés de Tequila, mais hanté de squelettes défiant la mort, un sombrero sous l’humérus, cet album s’avère jouissif tout au long de ses treize plages que je vous recommande chaudement, après les avoir gardées jalousement si longtemps.