Si vous n’êtes pas très réceptif au punk pur et dur, et que vous avez la mauvaise habitude, avant de vous procurer un elpee, de n’écouter que le premier morceau, vous risquez fort de vous tromper sur la marchandise. De ce premier opus d’Idlewild, c’est une certitude. Car, si punk il y a, il s’exprime en termes beaucoup plus pop qu’au cours de cette entrée en matière, avouons-le frénétique. L’intensité tempétueuse, la véhémence adolescente et le rush d’adrénaline sont ainsi tempérés par un sens mélodique intuitif, mais raffiné. Les influences qui oscillent des Pixies à Fall, en passant par Black Flag et Hüsker Dü n’accumulent jamais les tensions, mais s’équilibrent harmonieusement, un peu comme sur le premier album de Manic Street Preachers, " Generation terrorists ". Et puis la voix légèrement nasillarde de Roddy Woomble, dont le timbre semble déchiré quelque part entre celui de Damon Albarn (Blur) et de Shane Mc Gowan (Pogues), apporte une sensibilité toute particulière aux compositions de cet " Hope is important ". C’est encore plus flagrant sur les chansons les plus mélancoliques, telles que la jolie ballade, " I’m happy to be here tonight ", le single attachant, " I’m a message " ou encore le très élaboré, enrichi pour la circonstance d’un violon grinçant mais terriblement efficace, " Safe and sound "…