Muse, c’est avant tout Matthew Bellamy, compositeur, guitariste et surtout chanteur. Un chanteur qui dispose d’une voix assez exceptionnelle, il faut le reconnaître. Capable d’emprunter, tout à tour, un timbre opératique, fragile, gémissant, frénétique ou taillé dans un falsetto cristallin. A l’instar d’un Thom Yorke. Radiohead est d’ailleurs le groupe auquel Muse nous fait le plus penser. Circa « The Bends ». Ce qui peut sans doute s’expliquer par la présence de John Leckie, à la production. Mais en partie. Car, la structure des chansons de cet album alterne également climats languissants, brumeux, traversés régulièrement par un piano sonore, et tempête d’électricité fomentée par l’énergie pure, passionnelle des cordes de guitare. Le trio de Devon ne se contente heureusement pas de marcher sur les plates-bandes de Radiohead. En injectant dans le sens mélodique de ses chansons, tantôt une dose de glamour (T Rex ?), de post prog rock (Mansun ?), de gothisme (Strangelove ?) et même de sophistication grandiloquente, réminiscence, oui, oui, de Queen…