Ce qui frappe directement chez cette formation issue de Cardiff, c’est la voix de Cerys Matthews. Une voix étonnante, trempée à la fois dans le miel et la tequila, dont le timbre oscille quelque part entre celui de Mélanie et de Björk. Mais après plusieurs écoutes, on se rend compte que le support instrumental ne manque pas d’allure. Epousant à merveille les arabesques vocales de Cerys, sans pourtant négliger l’aspect mélodique. Que l’on pourrait qualifier de britpop effervescent. Dans l’esprit d’Echobelly et de Super Furry Animals, autre formation galloise; mais en moins psychédélique. Catatonia privilégie les guitares tantôt sémillantes, lacérantes, gémissantes, atmosphériques ou délicates, les accès de basse ondulatoires, entêtants, les drums arides, presque mécaniques ; infiltrant régulièrement le tout de claviers à la saveur new wave et d’effets technologiques audacieux, du meilleur effet, un peu comme chez Portishead. Pourtant, cet opus s’achève par trois compositions qui explorent un registre davantage acoustique, tantôt à l’aide d’une guitare sèche, tantôt au piano, comme sur le tendre et passionné " My selfish gene ". Pour enregistrer son deuxième album, Catatonia a, en outre, reçu le concours de Tommy D (Sugarcubes, The Shamen), à la coproduction…