Réponse féminine à Will Oldham de Palace et à Bill Callahan de Smog, Chan Marshall, alias Cat Power, en est déjà à son quatrième album. Un disque pour lequel elle a reçu le concours des deux tiers de Dirty Three, soit le guitariste Mick Turner, et le drummer Jim White, alors que lors de l’enregistrement de son opus précédent, ce sont Tim Foljahn (Two Dollar Guitar) et Steve Shelley (Sonic Youth) qui lui avaient servi de backing group. Pourtant, ces remaniements n’influent en rien sur la musique de Cat Power. Toujours aussi intimiste, ténébreuse, taillée dans l’émotion la plus pure et la plus dépouillée. Onze titres partagent ce " Moon pix ", onze compostions austères, lo fi, minimalistes, qu’elle chante d’une voix gémissante, fragile et puissante à la fois, en marchant sur une corde tendue entre la lucidité de ses textes introspectifs et le monde crépusculaire du folk hanté. Elle y révèle tantôt ses racines sudistes (" You may know him "), lorsqu’elle n’épanche pas toute sa férocité, avec tendresse, à l’instar de " Metal heart ". Mais les chansons qui nous avons le plus appréciées sortent quelque peu de ce contexte. Tout d’abord, l’hypnotique " Cross bones style ", le mystérieux, spectral, " He turns down ", et puis l’hymnique " American flag "…