Les balbutiements de Sonic Youth remontent déjà à 1981. Forts du legs hérité des années noise de la fin des seventies, et de sa scène no wave, ces mutants new-yorkais ont toujours clamé qu’ils étaient capables de réinventer le rock’n’roll, en donnant une nouvelle orientation à l’usage de la six cordes, sans pour autant oublier de confectionner de bonnes mélodies. Aujourd’hui, le quatuor vient de prendre un virage à 180° avec son treizième album, " A thousand leaves ". Un disque aux compositions troublantes, indolentes, lugubres parfois même, comme si elles étaient atteintes d’un Alzheimer sonique. A cet égard l’ombre de Can n’a jamais été aussi présente. Une sensation accentuée par la longueur des titres. Jugez plutôt. Le plus court (" Contre le sexisme ") compte 3’52, alors que les deux plus longs, " Hits of sunshine ", hommage à Allen Ginsberg, et " Karen Koltrane ", atteignent respectivement 10’59 et 9’18.