Edmund Kuepper nous surprendra toujours. Alors que depuis 1990, ce chanteur/compositeur/guitariste australien privilégie une muse semi-acoustique, quoique généreusement électrifiée ; pour enregistrer sont 21ème album, il a décidé d'enrichir la texture de ses chansons d'orchestrations et d'arrangements, en engageant toute une flopée de musiciens. Un tas de cuivres, comme à l'époque de Laughing Clowns. Un harmoniciste, plusieurs claviéristes, un violoniste, des bassistes, et nous en passons. Mais énorme surprise, il a décidé de faire appel à la technologie de pointe. En particulier aux samples et aux loops, en sus des boîtes à rythmes, du mellotron et du moog synthesizer. Et le résultat ne manque pas d'allure, même si les puristes lui reprocheront, sans doute, son infidélité à une certaine ligne de conduite minimaliste... Pourtant, en débarrassant la solution de toutes ces fioritures, on retrouve de remarquables mélodies trempées dans la nostalgie mélancolique, mélodies qu'il sculpte avec tellement de subtilité et une ineffable sensibilité, à l'aide de sa ‘douze cordes’. Pour ceux qui connaîtraient peu, mal ou pas du tout l'œuvre novatrice d'Ed Kuepper, nous ne leur conseillerons pas cet opus, mais plutôt des chefs d'œuvre tels que "Today wonder", "Honey steel's gold" ou "Black tichet day". Evidemment, si vous en êtes encore à patauger dans la marre des canards, à clamer "We are the champions", en pensant à Phil Collins, votre cas est totalement désespéré...