Finies les longues stridences indus qui faisaient de Dälek l’un des duos les plus bruitistes et atypiques de la sphère hip hop : l’heure est à la condensation et à la frontalité, voire aux refrains tapageurs (« Bricks Crumble », « Corrupt ») et à l’appel du pied (« Paragraphs Relentless » et « Starved For The Truth », diptyque acid noise entre MF Dooom et « Plastic Dreams »). MC Dälek et Oktopus auraient donc décidé de mieux se faire entendre, et même s’il y a toujours de la friture sur la ligne on reçoit cette fois-ci le message 5 sur 5. Seul l’interlude ‘ligetien’, qui ne s’intitule pas « Lynch » pour rien, rappelle combien Dälek est un duo qui aime brouiller les pistes : vous dites Public Enemy ? Ils répondent Scelsi. Ailleurs l’ambiance est toujours à la morosité, mais les synthés ont remplacé les drones… Et si on danse ? Sous la chape de nappes, le groove se tapit pour mieux vous étouffer : Dälek, ou l’art du gimmick oblique. Moralité de cette chronique : parfois tout va de travers et c’est bien mieux comme ça.