Chroniquer objectivement "Load" n'est pas chose aisée pour quiconque a succombé en 1984 à l'énergie dévastatrice de "Kill em all", premier assaut de Metallica qui engendra à lui seul la vague trash et la tendance au metal extrême. Si le groupe se réclamait à l'époque de Motörhead, Discharge et Venom, James Hetfield et compères ne dissimulent pas aujourd'hui une certaine admiration pour Oasis, Neil Young et Aerosmith. Après avoir réussi l'ultime en matière de trash, Metallica présente aujourd'hui un parcours dans le registre de la diversité, de la nuance et du (hard) rock. L'alternance de tempos lents et enlevés, l'apparition de véritables refrains, et les nouvelles performances vocales d'Hetfield ont le mérite de surprendre, donc de susciter un intérêt certain. L'album que tous les métalleux ont attendu avec la langue pendante nous propulse dans un décor complètement différent, un scénario d'une grande richesse à des années lumière de tout ce qui apportera aux "Four horsemens" un nouveau noyau de fans, tandis que d'autres se consoleront en dévorant le dernier Sepultura.