Autant l’écrire tout de suite, cet album ne convainc pas d’entrée de jeu et l’inspiration manque quelque peu pour en réaliser une chronique. Le ton est en effet bien loin des mélodies ‘pop’ de 3 minutes qui accrochent instantanément par leur petit refrain. Heureusement, après trois titres, la patience et la curiosité sont rapidement récompensées. « Why do you love ? » nous plonge (enfin) au sein d’un univers passionnant. Celui de Ted Léo. Au guidon d’une Harley le long de la route 66. Dans ce contexte typiquement ricain, on se sent alors pousser des ailes. Et nous permet d’aborder la suite au cœur d’un périple qui oscille entre rock US bien trempé, bon vieux rock 70’s, rythm’n’blues, de folk irlandais -comme sur « A bottle of buckie », balayé par un whistle ou encore reggae (« The unwanted things »). Mais toujours en balisant le tout sur un tempo punk/rock engagé. Sans oublier d’y inclure l’un ou l’autre riff de guitare étincelant. Parfois on pense à Kings of Leon voire à Paul Weller (les ballades !). Les lyrics sont inévitablement engagés. Politiquement. A gauche, mais surtout anti-Bush. Sans l’indiquer explicitement. A l’instar de « The world stops turning ».
Bref, Ted Leo est demeuré fidèle à sa ligne de conduite. Mais sa philosophie s’adresse essentiellement à ses aficionados. En particulier ceux qui vivent sur la côte Est des USA. Vingt ans qu’il milite pour les mêmes idées. Même quand il sévissait chez les groupes de hardcore Animal Crakers, et Citizen's Arrest. Et apparemment, il n’a toujours pas envie de s’extraire de cette zone crépusculaire de l’underground. Ce qui n’empêche pas cette œuvre de s’avérer plutôt agréable à écouter…