L’an dernier Eleanor Friedberger publiait « Last summer », son premier opus solo, un disque trempé dans une pop particulièrement élégante. Après la sœur, place aujourd’hui au frère, Matthew qui nous propose son onzième opus en solitaire, même si on sait que ses neuf derniers, gravés entre janvier 2011 et juillet 2012, étaient consacrés à des démonstrations instrumentales conceptuelles (le neuvième compile d’ailleurs les huit autres). Pour rappel, Matthew et Eleanor militent également au sein du duo Fiery Furnaces.
« Matricidal sons of bitches » est à nouveau expérimental. Un opéra instrumental découpé en quatre actes et 45 morceaux.
L’Américain présente d’abord les personnages (Peter, Charlie, Perry, Marco, Julian et Michael) avant d’entrer dans le vif du sujet… et là, c’est avec effroi qu’on assiste à l’autosacrifice d’un talent unique. Tout simplement parce que les compos auraient mérité plus de temps et d’espace. Les bonnes idées foisonnent, les mélodies ont une accroche, mais l’écoute de ce disque est absolument insupportable, car au bout de quelques secondes, le processus avorte.
Les puristes apprécieront sans doute la démarche de l’artiste. Les mauvaises langues le taxeront de vain poseur. Perso, je suis convaincu du génie de Matthew Friedberger ; mais il serait quand même temps qu’il nous ponde un disque qui tienne la route…