C’est une cuisine qui flotte quelque part dans un petit coin de l’espace. Quelque part, en suspension dans les étoiles.
Un beat martial sur le pas de la porte, comme un battement de cœur monotone. En avançant plus loin, les boucles d’arpèges se succèdent et forment une toile éclairée par une constellation lumineuse (« A Heart Of Clouds And Stars », plage d’ouverture).
Subtile ascension en spirale dans l’escalier d’Escher. Celui dont les montées et les descentes se déclinaient en d’improbables infinités.
A l’in(star) de cet album dont les écoutes répétées renvoient de mélancoliques images en rebonds successifs sur les parois de nos imaginaires.
La voix paraît anodine, presque superflue au premier abord, avant de s’imposer comme une médiane indispensable de cette architecture arachnoïde.
Insidieusement Pop dans cet univers ouaté, les chansons se succèdent et s’imposent à nos sens, sans jamais les brusquer. Sans verser dans l’insipidité. Ni la facilité.
Evidentes mais forgées dans l’intégrité.
Autant de recettes qui demandent un grand doigté et qu’Eric maîtrise à la manière d’un ‘Master Chief’ ayant eu la bonne idée de nous inviter chez lui.
Et chez lui, c’est ici, entre les strates vaporeuses de nuages en formation.
Quand « Pop Evolution Soccer » s’achève dans le chaos nébuleux d’un orage d’été, les doux rayons d’« Another Man » se succèdent sur un mode qui n’est pas sans rappeler les premiers Cat Power ou encore Silver Jews.
Quant au final de « Fly Away », épilogue de cet elpee, il se charge de transformer l’horizon en une dernière et désespérée décharge électrique où l’apesanteur n’a plus guère droit au chapitre.
A cette heure tardive où Lo-Fi est un terme usurpé, cet album rappelle qu’il n’est nul besoin de grands moyens pour réussir toute bonne sauce.