Oui, oui, elle enregistre encore des disques. Si l’intérêt que les médias et le publics éprouvait à l’égard d’Alanis Morissette s’est limité à ses deux classiques, « Jagged Little Pill » (1995) et « Supposed Former Infatuation Junkie » (1998) ainsi qu’à sa très sympathique parenthèse « Unplugged » (1999), la Canadienne n’a jamais baissé les bras. Ainsi, elle publie « Under Rug Swept » en 2002. Le disque reçoit un accueil très mitigé, malgré le single « Hands Clean », qui arrive à se faufiler en radio. Deux ans plus tard, elle lâche un « So Called Chaos » qui passe quasiment inaperçu en Europe, tout comme son successeur, « Flavors Of Entanglement », publié en 2008. Elle réclame alors son C4 à Maverick Records et se consacre ensuite à diverses activités. On l’aperçoit d’ailleurs dans quelques épisodes de la série « Weeds ».
Quatre ans après le flop de « Flavors Of Entanglement », c’est sous son propre étendard, Collective Soul (NDR : hébergé tout comme Maverick par Sony), qu’Alanis reprend du service. « Havoc and Bright Lights », le huitième enregistrement studio de sa carrière, est publié en août dernier. Quatorze nouvelles compositions résolument pop-rock, qui n’apportent pas même un caillou à son édifice. Certes, des morceaux comme « Woman Down », « Spiral » ou « Receive » ont un haut potentiel radiophonique mais autant dire qu’hormis Classic 21, les radios s’en foutent un peu d’Alanis.
« Havoc and Bright Lights » est un disque en demi-teinte, la chanteuse nous réservant le meilleur (« Numb », qui nous renvoie à son heure de gloire) comme du beaucoup moins bon. A l’instar des ballades mièvres « ‘Til Now » et « Will You be My Girlfriend ? » ou encore « Empathy », caractérisé par son piano à la Vanessa Carlton. L’auteure des tubes « Ironic », « Uninvited » et « You Oughta Know » va, une nouvelle fois, avoir du mal à imposer son style. Encore faut-il en avoir.