Marc Dixon, de son vrai nom Jean-Marc Loffet, est loin d’être un inconnu dans le milieu musical. Né en 60, à Liège, il se fait rapidement connaître via ‘Teenage Head’, revue qu’il publie fin des seventies. A la même époque, soit en juin 1979, il choisit pour pseudonyme Marc Dixon, inspiré du film ‘Mark Dixon’, détective d’Otto Preminger et se proclame chanteur de son propre band : Marc Dixon et les Junkies. Quelques singles plus tard, il rejoint une radio libre. D’abord animateur, il y devient programmateur et enfin administrateur ; finalement il est engagé comme consultant musical à Canal+. Son parcours est assez linéaire et son escalade continue. Il passe producteur d’émissions (NDR : notamment du Top 50) puis réalisateur de documentaires, qu’il consacre aux artistes. A partir de 2008, Marc Dixon revient à la musique et à la photographie, enchaînant concerts, expositions et enregistrement de disques.
Son second elpee paraît en automne 2012. Pour le concocter, il bénéficie de la complicité de Jérôme Mardaga (Jéronimo).
De son timbre grave, âpre, Marc chante ou récite nonchalamment ses textes, mais paradoxalement sa voix est pleine de charme, et surtout convaincante. Et les accords de guitares plaqués par Jérôme font le reste. Navigant entre blues et rock, l’univers de Marc Dixon semble sombre, noir même. On ne nage pas en pleine euphorie, c’est clair ! Les deux premières plages nous le rappellent : « Cours-circuit » et « Si tu joues ta vie » annoncent la couleur… Et ce n’est pas la reprise du « Walking in the Rain » (tout un programme) de Flash & The Pan qui va nous remonter le moral. Ben quoi de plus normal quand l’album s’intitule « Jours sombres, nuits blanches ». Tout juste si on ne reçoit pas quelques capsules de ‘Prosac’ à l’achat du disque ! Et pourtant…
Les chansons ont beau foutre le cafard, j’aime ! J’aime les mélodies, la rythmique, la manière de chanter, les mots qui glissent sur les guitares ou l’harmonica. J’aime par-dessus tout l’authenticité de ces textes. Onze fois, Marc Dixon nous crache son mal de vivre, son ras-le-bol, son envie d’être seul, sa sinistrose.
Aucune joie, aucune raison de se réjouir lorsqu’on l’écoute ; et pourtant, ce disque est beau, tristement beau.
Quel talent de faire aimer ‘son mal-être’ aux autres à travers des riffs, des mots, des notes.
Vraiment étonnant.