Adulé par les uns, détesté par les autres, le dandy de la chanson française est de retour ! Ce qui réclamait bien « Vengeance » ;-)
Passons ces considérations d’amour/haine pour aller chercher ce qui nous intéresse : la musique, les chansons. Et là, il fait fort, à nouveau très fort… Benjamin a vraiment la taille extra large, c’est du costaud.
« Vengeance » qui succède au magique « La superbe » ne l’est pas moins. Ce ne sont pas moins de quatorze nouveaux titres que le grand ténébreux nous présente et qu’il chante ‘à moitié’ seul ou (très) bien accompagné. En effet, par sept fois, une seconde voix lui donne le change ; ce qui apporte une plus value à ces chansons, c’est un dommage collatéral bien appréciable, indéniablement. Là où Vanessa Paradis, Julia Stone ou Carl Barât ne prêtent que leur bel organe, les Gesa Hansen, Sol Sanchez, Orlesan et autre Oxmo Puccino mettent également leur plume à disposition du bellâtre. De son côté, Biolay, qui n’est pas un ingrat, leur tendra le micro pour partager l’interprétation du titre. Hommage pour service rendu...
Quant on connaît la qualité du double album paru il a un peu moins de trois ans, on se demandait si BB allait pouvoir assurer une suite qui tienne la route. Et on n’est pas déçu, loin de là. On navigue toujours au top, musicalement parlant. Dès leur intro, les mélodies font mouche. Synthé, guitares et section rythmique font bon ménage et (em)portent magnifiquement la voix ténébreuse et envoûtante du beau brun. La production et les arrangements sont à la hauteur de l’écriture et des partitions ; bref, on (je) nage à nouveau en pleine ‘béatitude’. Rien à dire, tout est bon, c’est comme dans le cochon ! Quelques morceaux (toujours comme dans le cochon) procurent quand même une saveur un peu plus délicate que d’autres. A l’écoute des premières notes d’« Aime mon amour », on a compris, le vainqueur des Victoires de la musique 2009 nous capture dans ses filets et ne nous lâchera plus. Une heure durant quasiment, le plaisir est intense et l’accessibilité parfois ‘limite’ lors des parutions précédentes est améliorée d’une façon géniale. Les puristes prétendront sans aucun doute que l’univers de Biolay se dilue quelque peu dans ce nouvel opus qui fait la part belle à la ‘variété’ ; mais n’est-ce pas le signe d’un grand, de rassembler autour de son art ? Néanmoins, Biolay ne déroge pas à ses principes et perpétue une qualité d’écriture et aux "Trésor Trésor", "Aime mon amour" succèdent les "Ne regrette rien", "Personne dans mon lit" ou "Le lac gelé" tristement somptueux qui conservent une certaine marque de fabrique typique à la vie dissolue de cet écorché vif.
« Vengeance », un album fabuleux à acheter d’urgence !