Pour son sixième LP studio, Regina Spektor reste fidèle à elle-même. Pas la peine de chercher une quelconque imprévisibilité ou fausse note, la New-Yorkaise privilégie sa formule piano-voix impeccable habituelle. Armée de son inusable instrument à touches, Spektor fredonne des ritournelles qui font chaud au cœur et aux oreilles. Même lorsqu’elle tente de nous arnaquer en récupérant l’un de ses vieux morceaux. En l’occurrence « Ne Me Quitte Pas » –aucun lien avec le classique– déjà présent sur son deuxième labeur « Songs » auto-publié en 2002. Sans compter qu’une bonne moitié de ce « What We Saw From The Cheap Seats » réunit d’anciens titres interprétés lors de ses pérégrinations ‘live’, mais jamais enregistrés en studio.
Le talent de conteuse de la brunette vise toujours dans le mille, d’autant plus lorsqu’elle s’adonne à quelques cabrioles vocales ou que le ton se fait grave (« Oh Marcello », « All the Rowboats »). Plutôt maligne, Spektor emballe ses mélopées en 37 minutes, une durée raisonnable quand on ressert plus ou moins le même plat pour la sixième fois. Mais « What We Saw From the Cheap Seats » est tellement bon qu’on tombe dans le panneau sans demander son reste.