Groupe formé autour de Jil Bensénior, Jil is Lucky nous propose son second elpee. Il fait suite à un premier opus éponyme paru en 2009, dont le single « The Wanderer », avait rencontré un certain succès chez nous. Il avait notamment servi de bande sonore à une pub pour Kenzo. Entre ces deux albums, Jil et ses acolytes ont pas mal bourlingué. Ce qui leur a permis de se poser pour accoucher de ce deuxième essai, intitulé « In the Tiger’s bed ». Le titre du disque ainsi que l’artwork seraient directement inspirés d’un voyage accompli par le Français, en Inde. Au cours de ce trip, il se serait trouvé quasiment nez à nez avec un tigre (et oui, celui de l’album). Par la suite, cet épisode va lui rappeler un autre voyage spirituel, réalisé antérieurement sous psychotropes. Et c’est la conjugaison de ces deux épisodes qui va lui donner l’illumination pour composer les morceaux de ce long playing, le tigre incarnant ‘une métaphore de son surmoi’. C’est pour la petite histoire. Maintenant, il ne reste plus qu’à savoir, si cette source d’inspiration a produit ses effets ; et c’est bien là que réside l’essentiel.
Première observation, les grattes acoustiques ont été majoritairement remplacées par des synthés. On a même parfois droit à du vocodeur. Parmi les références majeures citées par le Français, on a du mal à repérer celles relatives à Otis Redding et Léonard Cohen ; par contre, celles qui renvoient aux Beach Boys sont clairement identifiables (notamment les chœurs sur « Insomnia »). Par contre, il est certain que le fameux félidé s’est adapté aux conditions de vie contemporaines, se nourrissant même de MGMT et de ses dérivés. Seconde constatation, les compos affichent un sens mélodique aiguisé. Taillées dans la pop, les chansons sont contagieuses et font mouche à chaque fois. D’ailleurs les dix plages de la plaque pourraient toutes être traduites en single.
Si « In the Tiger’s Bed » n’est pas fondamentalement original, son écoute s’avère très agréable. Il aura donc fallu que Jil vive ces belles mais dangereuses aventureuses, pour être touché par la grâce. Néanmoins, la prochaine fois, il a tout intérêt à éviter d’affronter en direct de tels fauves, car à force de défier la chance, elle finit par vous abandonner.
Jil is Lucky se produira au Botanique en compagnie de Julien Pras le 19 mars.