Trois ans après le succès de « Manners », disque recelant les implacables singles « The Reeling » et « Sleepyhead », Passion Pit passe la seconde. Et pour cause, « Gossamer » est une collection de douze morceaux presque aussi infectieux que les premiers travaux de la bande. Michael Angelakos, figure de proue de la formation, se révèle corps et âme sur ce deuxième LP. Un disque à la fois libérateur et thérapeutique pour le chanteur, sujet à des troubles bipolaires qui ont considérablement freiné la sortie de ce second essai, accouché dans la douleur. Angelakos se livre d’ailleurs entièrement sur « Where We Belong », seule ballade de l’opus, une troublante lettre ouverte traitant de sa tentative de suicide.
Pour la bonne mesure, Angelakos lance néanmoins en début de parcours un « I’ll Be Alright » lénifiant, déboulant à toute vitesse. Comme pour rassurer ses fans sur l’avenir de Passion Pit et de son géniteur. Loin d’être cafardeux, « Gossamer » dégouline même d’un positivisme sans faille. Un positivisme qui se traduit par des mélodies Pop estivales aux bidouillages électroniques bien dosés (« Take A Walk », « It’s Not My Fault, I’m Happy », « Cry Like A Ghost » ou le récent single « Carried Away »). Le côté enfantin, à la limite de la comptine, et la petite touche de fantaisie qui faisait la force de « Manners », se confirment sur ce second travail résolument optimiste et presque impeccable.