Circuit Bending.
Sous ce terme fantasmagorique se dissimule une âme d’enfant.
Cette petite flamme de curiosité brille dans les yeux du bébé qui décortique sa poupée ou démonte son jouet.
C’est un terme qu’on emploie pour désigner cette tendance à détourner les circuits électriques enfouis dans les jeux, pédales d’effets, et autres Casios d’une lointaine époque.
Recyclés, amalgamés, redirigés, assemblés, reprogrammés.
Monstres hybrides en circuits fermés.
Entre les mains de savants fous, de doux illuminés, de vrais passionnés.
Ainsi en va-t-il de Xavier Gazon, touche-à-tout de génie qui depuis deux mille six, mène le projet Playboy’s Bend (oui, Bend, comme Bending) du bout des rêves. De ses rêves. De nos rêves. Rêves éveillés. Rêves habités. Habités par une certaine Electro Pop aux vagues très eighties (Patrick Coutin, Taxi Girl, Plastic Bertrand, Lou & the Bananas, Fad Gadget, Kraftwerk, Liaisons Dangereuses, Android’s 80, Lio, et maintenant cherchez l’intrus).
‘J’ai quitté l’atmosphère de la terre à bord de mon vaisseau spatial’.
Le ton est donné.
Voyage ludique, empreint de nostalgie, entre univers enfantin et fantasmes adultes, « Game » est un album qui porte bien son nom et cache bien son… jeu.
Car il se moque des codes, des tendances, des modes et du temps.
Un univers décalé où l’on croise de jolis chœurs (Belleclose, Juliette Whatieu) qui accompagnent de facétieuses mélodies.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait craindre, un univers loin d’être aseptisé.
Si l’humour est omniprésent, l’esprit et la gouaille de ce playboy qui tient plus du rusé renard que du lapin assure une homogénéité salvatrice à cet ensemble au final très cohérent.
Cette suite à l’Ep « Needs », dont on retrouve ici le titre éponyme, ainsi que « Caroline », s’avère donc la confirmation de tout le bien que j’en disais en ces même lignes, il y a quelque temps.
Un elpee pour enfants pas si sages…