Ce hard blues rocker canadien est aujourd’hui âgé de 53 ans. Hendrix, Clapton, Beck ou encore Page lui ont tracé la voie. Ses premiers lauriers, il les a recueillis en Angleterre. Et en particulier lors de la sortie de son premier elpee. Un opus éponyme, paru en 1976, chez Polydor. Depuis, de nombreux albums ont jalonné une carrière que l’on peut déjà considérer aujourd’hui comme couronnée de succès. En 1993, il est signé par le label américain Blues Bureau, une écurie réputée pour son rock blues dur et largement amplifié. Son dernier opus, "P.T Power Trio 2", remonte à l'année dernière. Sous-titré, "Live in Europe", cette nouvelle plaque a été immortalisée en public, aux Pays-Bas, lors de sa tournée accomplie en 2006. Pat est épaulé par sa section rythmique, en l’occurrence le bassiste Franck McDaniel et le drummer Eric Frates. Sans oublier un second guitariste qui répond au nom de Kirk McKim.
Les premières plages évoluent dans un hard rock pur et dur. Des compos qui figurent à son répertoire depuis ses débuts : "Life in London", "Heat in the street", "Crash and burn" et "Snortin' whiskey", respectivement extraits de "Puttin' it straight" (1977), "Go for what you know" (1979) ainsi que de "Crash and burn" (1980), pour les deux dernières plages. Il passe enfin au blues, en attaquant le célèbre slow blues de Jimi Hendrixx, "Red house". Puis en embrayant par le "If I had possession over judgement day" de Robert Johnson, une version personnelle traduite en boogie rock dévastateur. C’est dans ce registre que Travers se révèle le plus convaincant. Il libère autant d’énergie que Michael Katon de Detroit, quoique moins de sauvagerie ! Un traitement qu’il inflige au flamboyant "PT Nutz aka Linus and Lucy". Instrumentale, la cover du "Oh pretty woman" d'Albert King est surprenante. Je dois même avouer que l’adaptation est totalement différente de l'originale ! La machine est bien huilée et écrase tout sur son passage. Pat chante férocement "Boom boom". Il passe à la moulinette ce titre-fétiche qu'il reprend depuis ses débuts. Le concert s’achève, mais bien entendu le public réclame un rappel. Pat revient d'abord seul, flanqué de sa guitare, pour interpréter "PT's solo time" (manifestation d’autosatisfaction ?) Les trois acolytes réapparaissent pour dispenser un "Born under a bad sign" cinglant. Ne manquez pas Pat Travers lors du prochain Live Music Harelbeke Festival, il s’y produira le 22 septembre...