Parmi la multitude de sous-genres plus ou moins accouchés du punk et du hardcore, le screamo se positionne plus ou moins à mi chemin entre emo et post-hardcore. Autrement, un cocktail difficilement définissable reposant principalement sur des morceaux mélodiques et des hurlements furieux. C’est en tout cas la veine dans laquelle évolue The Ordinary Me.
Formé en 2002 par cinq ex-punks d’outre-Rhin, ce quintet livre ici un premier effort studio sous forme de manifeste tonitruant, à l’image de la plage d’ouverture, le déchaîné « The Swarm ». Onze morceaux pour cinquante-deux minutes, surfant constamment entre le punk (« El Maquinista », « Evacuate »), le noisy et le hardcore, basculant sans cesse du mélodique au délire sonique à grands coups de larsens et de sons bizarroïdes. Sans oublier les rugissements gutturaux ponctuant la plupart des morceaux. La galette est fort bien produite, nantie d’un son énorme, mais la formule peut lasser si l’on n’apprécie pas le genre : même si l’équilibre entre les grosses guitares, le chant mélodique et les hurlements métalliques est bien géré, une impression de longueur se dégage rapidement. Mais pour peu que l’on accroche au genre, la puissance latente du groupe et son énergie débordante peuvent très vite se révéler accrocheuses.