Aperçue récemment aux côtés de Faris Badwan, le leader de The Horrors, au sein du duo 60’s Cat’s Eyes, Rachel Zeffira se lance dans la souvent périlleuse aventure solo, sous le patronyme de The Deserters. Cette chanteuse lyrique soprano (NDR : elle s’est produite devant le Pape !) et multi-instrumentiste canadienne nous invite à découvrir un univers sombre et vaporeux aux réminiscences shoegaze. Particulièrement douée, la jeune femme –qui se réserve pas moins de 9 instruments sur « The Deserters »– construit des petites cathédrales atmosphériques et downtempo soutenues par un véritable orchestre. La voix fragile de Rachel Zeffira renvoie à celle de Trish Keenan, la regrettée leader de Broadcast. Difficile toutefois de détacher un morceau du lot et c’est peut-être ce qui fait la principale faiblesse de ce pourtant très bel album, calme en surface et tourmenté sous les interventions de cordes ou de pianos (« The Deserters », « Star »). « The Deserters » est enrichi d’une surprenante reprise du « To Here Knows When » de My Bloody Valentine, monument auquel il fallait oser s’attaquer…