Incontournables à la fin des années 90 et au début du XXIème siècle, les citrouilles écrasées sont aujourd’hui reconstituées, amputées tout de même de la moitié du line up original. Au service d’une pop métal à la gonflette, le groupe s’était séparé dans un contexte nébuleux, après la sortie d’un « Machina – The Machines of God » qui s’embourbait dans un rock excessivement chargé et prétentieux. Billy Corgan s’implique alors dans son projet solo Zwan, la liane rousse et bassiste Mellissa Auf Der Maur sort un excellent album sous son propre nom, tandis que le guitariste James Iha et le batteur Jimmy Chamberlain développent des projets intéressants, mais sans grand succès. Le Smashing Pumpkins cru 2007 c’est inévitablement Billy Corgan, maître à penser incontestable, escorté par son ami Jimmy Chamberlain. Les autres musicos ont été recruté via une petite annonce…
Après quelques écoutes de ce « Zeitgeist » coproduit par Terry Date, spécialiste des sons métalliques, on se rend vite à l’évidence. Rien n’a vraiment changé malgré ces sept années d’absence. Le combo reprend là où il s’était arrêté en 2000. Gros son saturé, voix plaintive, breaks paisibles, et en particulier une prédilection assez inattendue pour des riffs heavy. C’est sûr, Corgan ne vise pas à rivaliser avec Tokyo Hotel. Il le sait. Son public ne sera plus constitué d’adolescentes ‘grungettes’, mais bien d’anciens fans nostalgiques et autres amateurs de musique lourde. Le combo ne parviendra plus à remplir un Flanders Expo, mais se produira devant le public plus branché de l’AB.
« Zeitgeist » se révèle bien pensé, arrangé minutieusement et nous livre son lot de refrains franchement bien foutus. A commencer pas le single « Tarantula ». Cette compo confirme que le duo a davantage gardé un pied dans le métal et s’éloigne des influences cold wave et noisy régulièrement rencontrées sur leurs premiers opus. Certains estimeront prétentieux le titre évocateur « United States » caractérisé par son développement de près de onze minutes et ses gros roulements de batterie. Pourtant la pièce ne laisse pas indifférent, et sonne au final de façon très spontanée. Les Pumpkins sont immanquablement attachés à certains gimmicks. L’étonnant autant qu’amusant « Starz » en est une preuve incontestable. « Neverlost » apparaît telle une éclaircie dans l’univers rude et glauque de la nouvelle livraison du tandem Corgan/Chamberlain, tandis que « For God and Country » évoque la période « Mellon Collie… », sans le son hyper léché de ce monument indéracinable.
« Zeitgeist » n’est donc pas particulièrement osé et innovateur, mais il s’avère d’une certaine efficacité après une écoute approfondie. Et puis, la voix de Corgan et ses riffs de guitares, reconnaissables entre mille, réveilleront bien des souvenirs, et pas des plus désagréables !