Le Mike Eldred Trio est un ensemble qui pratique du blues et du rockabilly. Drivé par le chanteur/guitariste Mike Eldred et secondé par les ex-Blasters, John Bazz et Jerry Angel, il est issu de la banlieue de Los Angeles. Fin de l’année dernière, il avait publié un excellent elpee de blues, "61 and 49", titre qui se référait au célèbre carrefour sis près de Clarksdale, dans le Mississippi. Leur premier opus était éponyme. Il remonte à 2002. L’an dernier, le combo avait rendu un hommage à Elvis Presley, en gravant "Elvis Unleaded". Ce disque vient de bénéficier d’une réédition.
Lors des sessions d’enregistrement, le trio avait bénéficié de la participation de quelques collaborateurs. Et notamment l'extraordinaire pianiste californien Gene Taylor, Jerry Donato au sax ténor, Scott Yandell à la trompette et du JOBS Quartet. Au menu, vingt plages puisées dans le répertoire du King Elvis, tant de ses disques et de ses musiques de films ! De quoi proposer un éventail de rockab’, de rock'n'roll et de slows langoureux, que le King avait le don de caresser de son timbre vocal chaleureux.
Le long playing alterne cependant morceaux notoires et autres moins populaires, à l’instar de l’ouverture de la plaque, "Burning love", un single très rock paru en 1972. La version du M.E.T. est soulignée par les chœurs du JOBS Quartet. On passe aux affaires sérieuses, dès "I feel so bad", une compo signée Chuck Willis et reprise par Elvis en 1961. Sur cette piste, Taylor brille aux ivoires. "Rip it up" est plus connu. Un r'n'r sauvage au cours duquel les échanges entre accords de piano et de cordes sont épiques. Première ballade doowop, "Don't" a été le premier n°1 de Presley. C’était en 1958! Et la flip side, "Love me" a également été retenue. Parmi les auteurs qui ont le plus prêté leur plume à Elvis, figurent incontestablement Jerry Leiber et Mike Stoller. De leur répertoire, "Jailhouse rock" (NDR : n°1 en 57), "Little Egypt" et "You're so square" y sont proposés. Sans oublier le subtilement boogie "T.R.O.U.B.L.E", au cours duquel Gene Taylor ne tient plus en place. Sculpté dans le blues, le "Lawdy Miss Clawdy" de Lloyd Price nous conduit près de New Orléans, et profite des interventions exquises d'Eldred et Taylor. Dans le même style, "One night of sin" était issu de la plume de Smiley Lewis. Impossible de passer sous silence "Long tall Sally", un véritable pétard signé Robert Blackwell et surtout un succès pour Little Richard. Côté blues encore, on épinglera "Big Boss man", un grand hit décroché par Jimmy Reed en 1960 qu'Elvis adaptera plus tard, en 1967. Le long playing nous réserve encore une cover du célèbre "Heartbreak Hotel", encore un n°1, mais en 1956. Cet album rend également un hommage aux Jordanaires, le backing band de Presley et à son gratteur de génie, Scotty Moore, qui affiche 81 piges aujourd'hui.