Jimi Brown Experience est, comme son nom l’indique, une formation qui rend hommage aux deux géants intemporels dont elle emprunte le nom. Et le répertoire. En l’occurrence, Jimi Hendrix et James Brown, même si cette précision est superflue lorsqu’on se plonge dans ce premier LP éponyme. Entièrement instrumental, ce « Jimi Brown Experience » dont les compos oscillent entre jazz, rock et funk confectionnent un fond musical distrayant. Un fond, et c’est tout. Les sept membres de la troupe possèdent un talent indéniable mais passent complètement à côté de leur sujet.
Vu le patronyme ambitieux, le mélomane curieux attend légitimement, du collectif français, qu’il balance un LP direct, parcouru de crises de folie, de gouttes de sueur perlant le long de la galette, de sensualité et/ou de hargne. Ici, les neufs gaillards caressent les guitares là où elles devraient être malmenées, tapotent la basse là où elle devrait incessamment ondoyer de droite à gauche et vice-versa, bouchonnent la batterie là où elle devrait éclater à l’oreille de l’auditeur, et noient le tout dans un océan de saxophones. Des saxos qui deviennent, pour le coup, indigestes au bout de six ou sept morceaux. Les reprises des « Purple Haze », « I Feel Good », « Get On The Good Foot » et autres « Fire » semblent sortis tout droit d’une compile gratos à l’achat de trois paquets de Douwe Egberts. Quelque secousses et un peu de nerf ne ferait certainement pas de mal au clan Jimi Brown Experience.