Billy Thompson est originaire de Fayetteville, en Caroline du Nord. Guitariste, il chante le blues et le R&B. Sa discographie est conséquente. En 1994, il publie son premier opus, "Coat with many colours", en compagnie des Mighty Penguins. Sous son propre nom, il a gravé "Tangerine sky" en 1998, "Area 51" en 2005 et "A better man" en 2010. Ce dernier elpee avait été produit par Tony Braunagel (Robert Cray Band) et notamment bénéficié du concours de Mike Finnigan, John Lee Schell, Kenny Gradney et Lenny Castro. En 2001, il avait participé au spectacle musical de Broadway, "It ain't nothin' but the blues".
En ouverture, "Soldier of misfortune" donne le ton. Un morceau de Memphis R&B au cours duquel Billy démontre qu’il possède une fort bonne voix pour ce style. Il laisse échapper de subtiles grappes de notes inspirées par Albert King, alors que la section de cuivres épouse les riffs. Il reprend le "Garden" de Joey Harris, une plage blues roots, à laquelle participe Bill Payne, le pianiste de Little Feat. Constituée de Hutch Hutchinson à la basse et Eric Selby à la batterie, la section rythmique est solide. Ce qui permet à Bill de se concentrer sur sa guitare slide. Thompson vit son blues. Sa voix est empreinte d’une grande sensibilité tout au long du blues indolent, "Interlude". Et l’atmosphère intimiste, chaleureuse est entretenue par l'orgue Hammond B3 de Mike Finnigan (Bonnie Raitt Band). Blues enlevé, "Farmer Kenny" est une piste qui permet aux solistes –Billy, Wes Lamich à l'orgue et Red Holloway sur son saxophone– de tirer leur épingle du jeu. Excellent, le titre maître est une ballade roots découpée dans des accords de gratte à la fois saignants et captivants. Un peu dans le style d’un Clapton contemporain. Particulièrement mélodique, "Halfman" baigne dans un climat intimiste. Funky voire même R&B, "Many faces" est dominé par le sax de Ron Holloway et enrobé de choeurs féminins. Le funk devient percutant sur "Satisfied". Nous ne sommes pas tellement loin de Little Feat qui a justement délégué son pianiste Bill Payne et son bassiste Kenny Gradney. Chargé de passion mais indolent, "Then my love" est un gospel blues au cours duquel le sentiment de mélancolie est entretenu par l'orgue de Finnigan. Soudés par le rythme, les quatre musicos se déchaînent tout au long d’"Ain't but one", un R&B nerveux, dansant. Shuffle de bonne facture, "Got to be did" libère beaucoup de groove. La version du "Ain't no sunshine" de Bill Withers est excellente. Chargé de swing, dansant, rythmé, "While the world's winding down" clôt ce superbe long playing. Une plage au cours de laquelle la voix de Billy me rappelle alors le vétéran anglais John Mayall…