Retour au soleil pour nos sauriens de San Diego, puisque après la superbe Berlin, c’est à Los Angeles que cet album a été enregistré sous la houlette de Sune Rose des Raveonnettes.
Un retour à la lumière, certes, mais le climat européen n’est nullement délaissé pour autant.
En témoigne le premier titre « I Like It In The Dark », présenté comme un joyeux hymne athéiste agrémenté d’un chœur Gospel et de fulgurantes traverses de lumière giclant de guitares incisives et d’un piano endiablé.
Mais ce qui frappe en premier (et qui est mis en exergue par la pochette du disque), c’est l’influence du Velvet Underground, filiation de plus en plus évidente avec celles déjà pressenties d’Echo & The Bunnymen ou encore d’une certaine frange anglaise, Jesus & Mary Chain en tête.
Les mélodies sont mises en avant mais le bruit n’est pas exempt pour autant.
Elargissant leur panorama, Crocodiles s’offre un album d’une grande maturité, là où sur scène, ils en sont restés à un stade antérieur.
Citant The Soft Boys en lieu et place des Beach Boys ou encore The Jackson 5 là où attend (et entend?) les MC5, la bande à Charles Rowell et Brandon Welchez a décidé de frapper fort dans la sphère du revival nineties.
Le détachement de la voix confère toujours ce côté ‘cool’ aux compositions et « Crimes Of Passion » a tout d’un très bon album.
Car la passion est en effet bien présente et suinte au détour de chacun des titres. L’attitude est honnête. On sent que le groupe a grandi, passé un cap, et qu’il désire s’attaquer à des sommets plus élevés. Et de s’en donner les moyens.
Le résultat est peut être trop brillant, trop poli, mais n’enlève en rien la qualité intrinsèque des compositions.
Si cet album n’est peut être pas celui qui les fera rentrer au panthéon de leurs glorieuses idoles, il n’en demeure pas moins leur plus réussi à ce jour.