Aucune chance d’y couper, donc autant l’annoncer tout de go : Oui Birdpen, c’est Bird pour Mike Bird et Pen pour Dave Pen.
Donc, dans ce projet à deux têtes, nous avons bel et bien une partie d’Archive.
Et puisque la voix nous ramène immanquablement à la formation britannique susmentionnée, les évidents rapprochements ne manquent pas de pleuvoir tout au long de cet LP.
Le climat emprunté est d’ailleurs tout aussi menaçant mais les similitudes ont tôt fait de s’éclipser à la lumière spectrale de compositions pleines de bravoure et il faut le dire, parfois un peu boursouflées.
Le ciel est plombé et les atmosphères sont oppressantes. « Global Lows » revendique une noirceur, parfois aussi surfaite.
Le spectre d’Archive n’est pas le seul à planer.
On pourrait citer celui du Radiohead de Tom York (« Nature Regulate »), de Bono ou encore plus évanescente, celle de The Cult (« Save Destroyer ») et donc par jeu de miroir, le reflet de Jim Morrison quand s’entrouvrent certaines portes.
Et puis on pourrait ajouter Editors pour le côté lissé d’une complainte inutilement ornée de fleurs savamment fanées.
La production de Jim Spencer (Oasis, New Order, …) assure une homogénéité digne d’un bloc de l’Est, version guerre froide, voire très froide, avec une précision chirurgicale qui fatalement nuit à la véracité du propos.
Certes, on peut concevoir des albums à la fois tourmentés et propres sur eux.
Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que plus la couche de vernis est épaisse, plus elle dissimule les craquelures de compositions malingres.
La nature humaine analysée sous ses coutures suintantes constitue le thème de prédilection de cet opus qui, vous l’avez deviné, ne se distingue pas par son optimisme.
Mais le groupe à l’intelligence de ne pas noyer l’ensemble sous une pathos exacerbée et si les pans de lumière se font rares, on évite quand même le piège de l’enlisement.
Compromis entre une production Pop léchée et une volonté farouche d’explorer des terrains de jeux plutôt minés, Birdpen conçoit de la noirceur propre, de la tristesse sans vague, du chagrin sans crasse.
Le résultat devrait donc séduire les moins exigeants, ceux pour qui une oreille suffit à aimer ou non un album.
Pour les plus tatillons, « Global Lows » constitue un produit bien ficelé mais dont l’emballage, aussi sombre et opaque puisse-t-il être, laisse transparaître quelques faiblesses dues sans doute à un manque d’authenticité.