Das Simple est un projet biscornu dont les membres semblent prendre un malin plaisir à brouiller les pistes. Il n’a, par conséquent, rien de simple à proposer à l’aube de ce second album.
Destructeurs patients de toute évidence et disséqueurs habiles de toute ligne droite, nos lascars leur préfèrent de loin les chemins de traverse et de préférence, les plus tortueuses…
Si suivre leur sillage est parfois ardu, il n’en reste pas moins que le trio marseillais s’arrange toujours pour s’assurer que nous ne nous sommes pas perdus en route.
Haletant, l’auditeur se voit offrir quelques salvatrices bouffées d’air bienvenues, avant de retrouver un rythme effréné jusqu’au prochain sommet.
Maniant l’art du second degré avec un sens certain du potache poussé à l’extrême (Cf. le titre “Quand LA Chine S’Eveillera Dans Ton Cul, Ça Fera Toujours Moins Mal Que l’Afrique”) les trois jeunes gens développent une série impressionnante de braquets, et les suivre tout au long de ce disque requiert une condition musicale certaine.
Si fatigante que paraît cette escapade, elle n’en reste pas pour autant dénuée d’intérêt.
Il y a parfois de l’esbroufe, un défaut de jeunesse qu’on pardonnera bien vite.
“In Girum Imus Nocte” est une grande bouffée d’oxygène en haute altitude.
Les effets secondaires (tournis, nausées et autres pertes de consciences) sont donc des risques à ne pas prendre à la légère, avant de se lancer dans l’aventure.
Mais si vous vous décidez à franchir le pas, foncez tête baissée, sans même vous retourner!
Au sein de cette orgie versatile, entre Math Rock, Noise et Jazzcore, nul doute que vous trouverez à la fois de quoi vous satisfaire et vous rebuter un brin, tant l’expression sonore part dans tous les sens.
Un univers dense et touffu comme une pelote de fil de fer d’où semble surgir une écharpe constrictor prête à vous avaler tout cru et vous régurgiter aussi vite.
Vous êtes prévenus !