David Crosby est surtout connu pour avoir participé à l’aventure des Byrds et du supergroupe Crosby, Stills, Nash avec ou sans Young. Il a également publié l’un ou l’autre opus en duo, soit en compagnie de Stills ou Nash, puis milité au sein de CPR, à partir de 1996, un projet impliquant son fils, James Raymond ; mais en solo, il n’a gravé que quatre albums à ce jour. Et encore le précédent remonte à vingt longues années. Mais il est surtout responsable d’un long playing intemporel, « If I Could Only Remember My Name », une oeuvre incontournable pour laquelle il avait reçu le concours de toute la crème de la scène West Coast de l’époque.
Agé de 73 balais, David n’a pas eu une existence tranquille. Toxicomane, alcoolique, dépressif et paranoïaque, il a moisi quelques mois en taule pour détention d’arme prohibée. Il a également subi une transplantation du foie, financée par un certain Phil Collins, et plus récemment, une opération du cœur, qui l’a forcé à repousser sa tournée…
Pour enregistrer « Coz », il a de nouveau bénéficié du soutien de son fils, James Raymond. Mais également de quelques grosses pointures. A l’instar de Mark Knopfler, sur le titre maître. Et ses interventions sophistiquées, sculptées dans le blues, font merveille. Puis de Wynton Marsalis. A la trompette. Sur « Holding on to nothing ». Une plage empreinte de nostalgie, finalement assez proche de CS&N. Et enfin, Steve Tavaglione. Au saxophone, lors du final particulièrement élaboré, « Find a heart ». Des cuivres, qui entretiennent un climat jazzyfiant, sur ces deux morceaux. Un climat jazzyfiant finalement très présent sur l’opus, que ce soit à travers les ivoires ou la ligne de basse, même si ce feeling peut se révéler très subtil.
La voix de David Crosby est toujours aussi claire et atmosphérique, et les harmonies vocales (NDR : ces contre-voix !) sont d’une limpidité inégalable. Les cordes, acoustiques, semi-acoustiques ou électriques conjuguent élégance et sensibilité. Et le backing group est particulièrement solide. On aurait pu décerner un prix d’excellence à ce long playing, si à partir du 8ème morceau, le ton n’était pas devenu aussi mollasson. Pas que le reste soit de mauvaise facture, la dernière piste, s’abandonnant même au jazz rock, mais il finit par nous plonger dans un ennui certain.