En près de quinze années d'existence, ce quartet new-yorkais n'a jamais concédé la moindre parcelle de création au temps et à la mode, s'évertuant à déflorer les moindres recoins de l'underground. Et ce douzième opus ne déroge pas à la bonne règle, poursuivant et même approfondissant les expérimentations menées sur "Experimental jet set trash and no star".
Découpé en onze fragments, "Washing Machine" implique ainsi deux compositions particulièrement copieuses. Une de dix minutes. Et l'autre de près du double. Le titre maître d'abord. Pour un voyage dans le garage rock dévasté et futuriste. En final ensuite. Pour prendre un bain d'ambient noise dans la "Diamond sea". Dans l'intervalle, la formation yankee vous propose toute une série de nouvelles aventures soniques. Brumeuse et narcotique sur "Daydream nation", pardon, "Becuz", velvetienne ("Junkie's promise"), kraukrock (Neu, Can) chez "Saucer-Like", à l'agonie psychédélique ("No Queen Blues"), beefheartienne ("Party lies"), à l'exotisme volatil ("Skip trace") ; sans oublier la ballade luxuriante ("Unwind") ou contagieuse ("Trouble girl")... En secrétant toujours cette électricité écorchée, en dents de scie, savoureuse, Sonic Youth n'est pas prêt de perdre sa crédibilité sur la scène rock alternative...