Le hard rock mélodique des années 80 ne ferait plus recette. Faux ! « Stripped », la compile qui résume la longue carrière de Cinderella en est la parfaite illustration. Cet opus était déjà paru, en 1999, sous le titre de « Live At The Key Club », chez Cleopatra. Il a été enregistré les 2 et 3 octobre 1998 au Key Club d’Hollywood durant la tournée baptisée ‘Unfished Business’. La nouvelle mouture a été enrichie de deux plages ; en l’occurrence « Sick For The Cure » et « Make Your Own Way », deux bonus tracks immortalisés ‘live’ lors de concerts accordés en 1991. Les quatorze autres pistes remontent à 1999. Des versions puisées au sein des quatre elpees parus entre 1986 et 1994. Une bonne initiative pour permettre de raviver le souvenir du combo chez les anciens aficionados ou d’inviter les néophytes à approfondir le sujet, en s’intéressant à leur discographie.
La naissance de Cinderella remonte en 1983. A Philadelphie. Lors de la rencontre entre le chanteur/lyriciste/guitariste/claviériste Tom Keifer et le bassiste Eric Bittingham. John Bon Jovi, poids lourd du métal mélodique, les prend sous son aile et leur permet de signer chez Mercury. Cinderella se traduit par Cendrillon, dans la langue de Molière. Leur premier long playing paraît en 1986. Il s’intitule « Night Songs ». Et suinte de glam bien yankee. Pensez à Poison ! Cinq pistes ont été retenues pour le recueil. Tom y signe tous les textes. Le single « No Body’s Fool » rencontre un succès certain et permet au combo de servir de supporting act à John Bon Jovi, Poison et David Lee Roth. « No Body’s Fool » est une superbe ballade destinée à caresser les tympans délicats. Efficace et caractérisée par son refrain entraînant « Shake Me » est une compo imprimée sur un tempo plus enlevé. La voix de Tom est haut perchée, légèrement rocailleuse, rappelant même parfois Brian Johnson d’AC/DC, une formation au sein de laquelle il puise une certaine inspiration.
« Long Cold Winter » remonte à 1988. Les traces de glam sont encore présentes, mais on y assiste à un virage carrément blues. Le disque va se vendre à plus de trois millions d’exemplaires aux States. 5 pistes de cet opus ont été retenues, dont le méga hit « Don't Know What You Got », une ballade racée, très spécifique de cette époque. Et que votre serviteur apprécie tout particulièrement.
Cinderella grave « Heartbreak Station » en 1990. Malgré des accents blues davantage marqués, et le concours de cuivres, le disque s’écoule moins facilement que le précédent. Pourtant, y figurent de très bonnes chansons comme « The More Things Change », « Heartbtreak Station » ou« Shelter Me », incluses sur la compilation, parmi les cinq pistes retenues, si on tient compte des deux bonus tracks.
C’est à partir de cette époque que Tom va rencontrer des problèmes de cordes vocales. Le quatrième album, « Still Climbing », voit le jour en 1994 ; mais il ne déclenche pas l’enthousiasme des trois premiers essais. D’ailleurs un seul titre a été retenu de cet LP, « Hot And Bothered ».
Cette compilation prélude le retour de Cinderella sur la route des festivals et des concerts. En espérant qu’il retrouve l’inspiration pour concocter un véritable nouvel album…