Il a donc fallu trois ans à Swans pour se décider à sortir un album studio. Et, il faut reconnaître que l'attente n'aura pas était vaine. On y retrouve la même intensité que dans "The Burning World" (1989) ou "Love of life" (1992). Mais surtout un esthétisme doré qui approche la forme classique. Une œuvre aux textures variées, aux mélodies à la fois belles et sinistres, qui oscillent de la violence pure à la mélancolie cadencée, en passant par la puissance circulaire et les abstractions atmosphériques. Les incantations désespérées de Gira chargées de force, de peur et de désir dénotent une pureté et une profondeur extrême dans le feeling, alors que les lamentations célestes, sensuelles de Jarboe envoûtent par désenchantement. Gardien de son propre monde putréfié, instinctif, spirituel, Swans fait ici honneur à sa réputation de mythe new-yorkais. Et dans ce contexte, il ne fait aucun doute que les fans de feu God Machine, de Coil et de Killing Joke apprécieront. Un must!