La plaque commence de manière on ne peut plus fortuite par une intro instrumentale branlante mais qui déjà devrait mettre en avant certains indices en même temps que l’eau à la bouche.
Quelques instants plus tard, quatre mesures d’une basse aux épaules bien carrées se chargent de dégager la piste autour d’elle. Quatre mesures, un temps, et « Graves » s’installe comme un hymne surf garage reléguant The Drums dans un cabanon au fin fond d’une plage déserte.
Le chant rappelle à premier abord Ian Brown (surtout le timbre) ; mais tout au long de l’album, on imagine surtout un croisement entre les cordes vocales de Ian Svenonius (The Make-Up, Nation Of Ulysses, Chain And The Gang) et de Julian Casablancas des Strokes (NDR : en sévère panne d’inspiration depuis longtemps).
En y ajoutant une gratte facétieuse qui titille le chorus de façon ludique, une basse toujours bien présente, telle un pilier soutenant l’ensemble en équilibre subtil tout autour d’elle, et une production maison qui surclasse aisément celle de Steve Albini, au hasard (mais vraiment au hasard, hein !), on obtient la recette d’un élixir de jeunesse que je recommanderais volontiers à tous.
L’album s’achève trop tôt, avec en ‘outroduction’ les mêmes mélopées étranges qui lançaient cet album vers lequel on a qu’une envie, à savoir y revenir immédiatement.
Torontois, ces quatre jeunes gens (une fille, trois garçons) viennent, en gravant ce deuxième album, de signer le hold-up parfait.
Imparable comme les premiers Pavement, jouissif comme toute la discographie de Ty Segall et lumineux comme un orgasme commun à tous les noms cités dans cette rubrique.
« Gravez », le sex toy de l’année !
Le 7 septembre au Charlatan à Gand.