Une pochette sortie de l’univers de Tim Burton, une (jolie) intro qui pourrait traverser les paysages austères de Twin Peaks, une photo froide, grise, frissonnante, gravée d’un « If I’m sad enough I will disappear » communique, dès l’ouverture de ce quatrième long playing, un ton dramatique et mélancolique. Mystérieux de bout en bout, le quintet bruxellois emmené par Christophe Thys (guitares), Gauthier Vilain (guitares, samples), Michaël Colart (guitare, basse), Xavier Waerenburgh (drums), nous invite dans un univers hautement atmosphérique. Un univers de 7 titres bondissant sans la moindre hésitation d’une planète dream pop obscure à une autre aux nuances plutôt post-rock ‘shoegazée’. Un choix mélodique qui confère à la plaque une belle unicité, sans lasser l’auditeur. Surfant avec bonheur entre des mélodies vaporeuses down-tempo et de longues reverb sur les guitares, le groupe bruxellois s’appuie sur une section rythmique intelligente et soignée qui ne s’éloigne guère de celle de ses aînés.
Ainsi, les sonorités d’« Isolated Shower » ne tombent jamais très loin des cultissimes Mogwai ou Godspeed You! Black Emperor, alors que celles du final de « Reign » affrontent et modernisent la scène shoegazer des années 90 (Slowdive, My Bloody Valentine, Cocteau Twins,…) Cecilia::Eyes ose s’attaquer à du roc et il le fait avec talent.
Nouvel essai mâture et sophistiqué signé sur le label dEPOT212 (Bruxelles), « Disappearence » devrait plaire à tous les amoureux de post-rock et de noisy ; en outre, il se révèle comme l’une des belles surprises musicales belges pour 2014.